La Cie des Chimères

Grand’X

Grand’X, projet théâtral et clownesque d’Éva Cauche, est né du désir de créer un « seule en scène », sur la place et l’image du féminin dans notre société. Riche d’expériences et de formations en accompagnement des personnes fragilisées, Éva Cauche s’empare ainsi d’un sujet grave, celui des violences conjugales.

Elle s’est attachée à comprendre les mécanismes psychologiques et cognitifs de la violence en jeu dans ce type de relation. Avec le clown comme point de départ, elle s’est délectée à jouer avec les mots pour dire l’indicible, avec pour référence la confusion des victimes de traumas.

« J’ai mis un nez aux mots pour dire plus encore, les charger de sens, en faire des valises. Je me suis amusée avec les nez-mots (ou mots-tordus) et je me suis régalée à triturer le langage pour prendre de la distance et empoétiser le réel, même le plus abject. J’ai utilisé le texte comme masque, au pied de la lettre. Le spectacle Grand’X est écrit avec une sorte de dyslocution, comme une séquelle post-taureaumatique ! » – Éva Cauche

La mise en scène joue sur l’absence-présence d’un personnage fictif ou réel : le mari de Grand’X ou du moins ce qu’il en reste, comme une prestidigitation, pour manipuler la perception du public.
Dans de nombreux cas de violence psychologique, le bourreau contrôle sa victime ; il s’immisce dans tous les recoins de son espace vital et mental. Même absent, il domine et emprisonne. En assistant au spectacle, le public fait l’expérience de cette manipulation. Dès les premières secondes du spectacle, Grand’X met le public en porte-à-faux : en lui demandant de se taire, elle le rend complice de ses actes…
Maintenant libérée, c’est elle qui a le dessus…
La narration est aussi volontairement non linéaire ou chronologique, les temporalités se mélangent. Ce qu’elle a vécu est encore tellement présent : elle revit les événements comme les victimes de traumas… parfois la distance n’est plus.

Mots tordus pour dire les violences conjugales

Extrait – « Le problème, c’est que souvent, les intelligents, ils deviennent rendfous.
Comme si, t’es intelligent, t’es extra-lucide et du coup, tu deviens rendfou…
Par exemple, mon amère, elle était très extra-lucide. Elle y voyait par tout, elle coguitait toutes les choses. Ce qui la rendue psychotouille.
Elle était médecine, même pour finir inspectrice de la dadass, total’ment chatouillée du cervical.
Maiaiaiais, c’est pas arrivé du jour au landeau, hein ! C’est par’c’que, dans son enface, elle avait eu un sentimoi d’abondance.
Et ce sentimoi d’abondance dans l’enface, ça l’a rendue malourde pour la vie…
T’as beau avoir constrictor un’famaille, avec marmille et tout, un jour, ça t’rattrappèle et vlop ! Tu bascades ! Et mon amère elle a bascadé complexe ! »

Clowne poétique et cash

Public ados et adultes à partir de 14 ans
Durée : 60 mn

Écriture-interprétation : Éva Cauche
Mise en scène / Direction de jeu : Elvire Ienciu / Jacques Ville
Lumière : Gil Ribes

Ce spectacle est en lien avec des médiations artistiques et des actions culturelles (théâtre-forum, les ateliers d’écriture, débats…) sur des thèmes variés comme le couple, le consentement, les formes de violence, l’emprise psychologique.

Ce spectacle fait l’objet d’un projet de parution d’un livre mis en image par Joèl Relier… Cet ouvrage recherche un éditeur !

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